Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, au moys de juing dernier, je feuz à Granne pour la
2visitation des reparations necessaires du chasteau dudit Granne ; et
3suyvant ce quil vous avoit pleu au paravant me commander
4et n’estant monsieur de Brianson à Chabrillan, je feuz contrainct
5differer au retour de mon voiage de Montellimard ; et par desastre,
6à mondit retour, ledit sieur de Brianson se treuve malade, si bien
7que non obstant ce, je procedis en son absence à la visitation des
8reparations necessaires audit chasteau ; et me contentis pour lhors
9tenir l’ediffice couvert, y comprenant ce qu’avez ordonné de
10nouveau y estre acreu. Et pour le bail des pris faictz, commys
11ledit sieur de Brianson avec le chastellain. Je feiz davantaige,
12car je visitis le mollin dudit Granne, lequel je treuvis en
13tel estat quil ne meritois reparation ains refection entière,
14pour avoir estés entierement ruynés et bruslés pendant ses
15troubles. Et pour le bail à prifaict, je commys le chatellain
16du lyeu qui a veu et visité le tout et a esté et a esté delivré ledit
17bail pour raison desdits mollins environ de quinze centz livres
18et celuy du chasteau environ de quatre centz livres. Et
19monsieur, je vous faictz tout ce discours scaichant combien
20vous aurés agréable que telle oeuvre se parface et aux
21fins quil vous plaise emploier votre credict à lendroict
22de monsieur de Sainct André pour commander à maistre Lyonne, commis
23de monsieur Musy de faire ladvance desdites parties ; car, encores
24quil ay est reffuzé à d’Aragon mon commis de ce faire et que
25pour le present il ny aest fondz, si est ce que dans trois sepmaines
26ou ung moys au plus, il ne se peult excuser d’avoir moien
27de payer telle ou plus grand somme et par ainsi ce nest
28que le prest d’ung moys. Si eusse esté à Grenoble, j’eusse
29employé votre credict et le mien pour cest effort sans vous
30[v°] en donner peyne. Ce me servira toutesfois d’argument pour recepvoir
31en ce et tous aultres endroictz vous commandementz, ausquelz
32j’obeiray toute ma vye d’aussi bon cueur que après vous avoir
33presenté mes plus qu’humbles recommandations à votre bonne
34grace, je prie le Createur
35Monseigneur, vous conserver en prospère et très heureuse santé.
36De votre maison de Granyeu, ce XVIIIe aoust M Vc LXXII
37Votre plus humble et obeissant serviteur
38de Granieu